Il n’y a aucun doute, beaucoup de gens sont confus face aux politiques de conservation du gouvernement. La plupart du temps, même si ces documents présentent de nobles objectifs, ils sont écrits en jargon légal et technique difficile à comprendre.
En tant qu’« adepte de rétablissement de politiques » qui a travaillé depuis plus de 30 ans sur les politiques de conservation, je me suis rendu compte que de telles politiques sont non seulement importantes, mais également très simples.
En général, les politiques de conservation contiennent trois points qui décrivent l’intention du gouvernement :
- Protéger (éviter que les choses ne s’abîment);
- Rétablir (réparer les choses qui sont déjà abîmées);
- Offrir des avantages sociaux, économiques, environnementaux et culturels durables (garder les gens heureux).
Plusieurs gouvernements instaurent leurs politiques de conservation en développant des programmes « équilibrés » en répartissant les capitaux et les efforts entre ces trois points. Puisque les citoyens souhaitent que leur gouvernement « répare quelque chose », la priorité est souvent accordée au numéro 2 : le rétablissement. Les politiciens et les gestionnaires des ressources naturelles ont tendance à mettre davantage l’accent sur la construction (réparation) que sur l’entretien (protection).
Mais cette stratégie ne fonctionne pas.
En fait, cela coûte moins cher et il est plus efficace de protéger la nature plutôt que de la « réparer ». Protéger ne veut pas dire tenir les gens à l’écart de la nature ou les empêcher d’en profiter. Au contraire, le fait de connecter les gens à la nature leur permet de mieux comprendre sa valeur et constitue un excellent moyen de la protéger. Faire participer les gens à des activités d’intendance où l’on peut s’engager personnellement envers la nature est un outil très puissant.
Il est naïf de penser que nous pouvons utiliser des méthodes industrielles pour réparer les écosystèmes. Nous essayons (et échouons) de reconstituer les stocks de poissons sauvages épuisés avec des piscicultures, de remplacer les systèmes naturels de contrôle des crues (milieux humides) par l’aménagement de talus et de digues, d’éradiquer les espèces envahissantes au lieu d’en prévenir leur introduction et tenter de rétablir les espèces en péril au lieu de les protéger avant qu’elles ne soient menacées d’extinction.
Alors que la perte et la perturbation de l’habitat entraînent souvent des conséquences involontaires difficiles à réparer, la protection de la nature (et de l’habitat) est le meilleur investissement pour permettre des bénéfices durables (c.-à-d. garder les gens heureux).
Cependant, le rétablissement est nécessaire dans certains cas pour protéger les écosystèmes et la santé humaine. Les gouvernements devraient mettre en œuvre leurs politiques en développant des programmes « déséquilibrés » où l’on priorise la protection (éviter que les choses ne s’abîment).
Besoin d’être convaincu? Si vous préférez votre café noir, est-ce mieux de le « protéger » de la crème et du sucre, ou bien d’en commander un double-double et d’essayer de le « rétablir » à noir?
Cela semble évident, non? Mais pour une raison quelconque, les programmes de conservation, partout au Canada, sont axés sur le rétablissement des doubles-doubles de la nature au lieu de travailler pour les garder intacts (ou simplement noirs).
L’équipe d’HFC reconnaît l’importance de protéger les espèces fauniques et leurs habitats avant que la situation du double-double ne se produise. Nous soutenons des projets d’intendance qui connectent les gens à la nature et des projets scientifiques qui peuvent appuyer de meilleures décisions stratégiques et ainsi mieux investir dans la protection de la santé des écosystèmes.
Nous reconnaissons également l’importance des chasseurs de sauvagine comme ambassadeurs de la conservation. Si vous avez déjà passé quelques heures assis dans un abri de chasse au canard, vous comprenez pourquoi les chasseurs de sauvagine se soucient de la conservation et pourquoi bon nombre d’entre eux appuient les investissements en conservation d’HFC. Découvrez comment les chasseurs de sauvagine sont des partenaires dans les initiatives de conservation.